8 janvier 2015

Quand il faut trouver les mots

CharlieHebdoJe pose ce billet là, vous le lirez demain, pour moi c’est encore aujourd’hui, il y a quelques heures on apprenait tous L’incompréhensible. Je ne tiens pas à revenir sur ce qu’il s’est passé. On est choqué, terrifié, etc. etc. tout le monde y va de son témoignage, je ne vais pas vous raconter ce que je faisais quand j’ai appris que. On s’en contre fiche et cela ne me soulagera en rien de vous le dire.

J’ouvre simplement ce billet pour échanger sur la réaction de nos enfants. Je pense que l’on peut toutes et tous parents s’aider un peu en partageant la manière dont on a dû (ou pas pour certains d’ailleurs) leur expliquer l’inexplicable.

Ici j’ai récupéré les enfants à 16h30, ils avaient passé la matinée avec leur babysitter à la maison et ensuite à 13h30 ils sont partis au sport avec le Centre de Loisirs de l’école. Je me doutais que le P’tit Grand n’aurait pas pu faire foot « à l’extérieur » de l’enceinte scolaire comme d’habitude : j’avais vu passer la demande du préfet annulant toutes sorties scolaires. J’espérais juste que les animateurs aient expliqué du mieux possible la raison.

En sortant ils étaient calmes, ils m’ont dit qu’il y avait eu une explosion dans un journal et qu’il n’ y avait pas eu foot au stade.

On est rentré, on a goûté et je leur ai expliqué.

J’ai parlé d’événement dramatique mais « exceptionnel ». J’ai aussi expliqué que ces « méchants » étaient une minorité. Choupie a eu très peur quand je lui ai dit que les terroristes n’avaient pas encore été attrapés, alors j’ai précisé qu’ils devaient être loin, qu’il n’y avait pas de raison qu’ils trainent dans notre quartier et qu’ils avaient toute la police de France à leur trousse.

J’ai parlé de la grande tristesse des gens. De la peur qu’il ne fallait pas laisser gagner. J’ai aussi tenté d’aborder les notions de démocratie, des droits de l’homme, de liberté d’expression. J’ai finalement très peu parlé des religions, je ne pense même pas avoir prononcé les mots Islam ou Musulmans. J’ai fait un peu l’autruche peut-être … ?

Pour expliquer pourquoi ils avaient « choisi » ce journal, j’ai tenté de leur faire comprendre qu’il avait publié plein de dessins « humoristiques » et que certains se « moquaient » des pensées des terroristes… Choupie a répondu qu’ils n’auraient pas dû faire ça… les dessins. J’ai monté un peu le ton en disant que si, qu’ils étaient comme des héros qui se battaient contre les méchants avec des mots, des images, que c’était important pour défendre la liberté de pensée. Enfin, encore, qu’il ne fallait pas laisser la peur gagner car justement c’est ce que les terroristes voulaient.

On verra dans les jours à venir…

Cela me rappelle quand il a fallu parler de la tuerie de Toulouse, parce qu’ils en avaient parlé à l’école (en maternelle…)

Voilà, si vous avez envie de me dire comment vous abordez le sujet avec vos enfants, je suis vraiment preneuse. Je ne me suis pas trouvée bonne sur ce coup-là, j’attends la 1ere journée d’école, d’échanges et de deuil national pour voir avec quoi ils vont revenir.

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27 commentaires

  • Virginie
    8 janvier 2015 at 07:37

    Si ça peut te rassurer, j’ai tenté de faire comme toi …
    J’ai parlé de liberté de penser et de l’importance de se battre pour ses idées. J’ai dit qu’on ne pouvait pas répondre aux crayons par les armes. 

    Et je me suis trouvée bien nulle quand le lutin m’a dit un truc du style : « Ben, le policier aurait du … et pan, pan, pan. Puis le méchant, il serait mort. ».  :S :S :S :S

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  • Ch
    8 janvier 2015 at 07:38

    Merci pour ce témoignage et les bons mots choisis.
    Sujet non évoqué hier soir mais je vais le faire quand ma fille se lèvera, elle est en CP.

    répondre
  • Du côté de l'Isère
    8 janvier 2015 at 09:08

    Nous habitons une ville de province iséroise, éloignée du « cœur » du drame et des grandes villes. Je n’avais pas prévu en parler aux enfants mais inévitablement, ils nous ont entendu en parler leur père et moi. Alors j’ai expliqué « légèrement ». J’ai expliqué qu’à Paris, des journalistes et des dessinateurs avaient été tués par des méchants qui n’étaient pas d’accord avec leurs dessins et leurs idées; parce que ces journalistes et dessinateurs faisaient des dessins drôles qui portaient sur une religion et les méchants avaient décidé qu’on n’avait pas le droit de rigoler avec leur religion. J’ai expliqué que nous sommes dans un pays où au contraire, chacun a le droit à ses idées et chacun a le droit de les partager sans craindre de représailles; et qu’on a le droit de faire des dessins rigolos sur la religion en autant qu’on ne manque pas de respect. Les enfants ont aussi craint que les méchants puissent venir à la maison. Je les ai rassurés en expliquant qu’ils ne viendraient pas dans notre petite ville, que la police les cherchait et nous avions Vicomte (notre chien) pour nous protéger (on prend les arguments qu’on peut pour rassurer notre plus jeune de 6 ans…..). Ils pouvaient donc dormir en toute tranquillité. Pour moi, il était important que mes enfants comprennent la liberté d’expression, la liberté de penser, le droit d’avoir des idées différentes, le respect que l’on doit porter aux êtres même si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Cette Liberté qui doit être nôtre en France en 2015, sans peur. Alors, j’ai tourné mes explications autour de ces droits fondamentaux, sans emphase sur le drame humain qui s’est hélas produit. Je suis Charlie.

    répondre
  • Joëlle
    8 janvier 2015 at 09:10

    Je n’ai pour ma part pas eu à expliquer aux miens, tu t’en doutes, en tout cas pour le moment… comme tu l’indiques en fin de billet même en maternelle… entre le fait qu’il soit mélangé avec des grandes sections (Clément n’est qu’en moyenne encore) et la minute de silence demandée dans toutes les écoles, j’ai pris mon téléphone ce matin pour appeler l’école et demander si ils avaient l’intention de le faire pour les maternelles également.
    La réponse de la maîtresse a été non mais elle n’était même pas (encore) au courant de cette info donc je lui ai transmis mon refus total que mon fils y participe et que si quelqu’un avait l’idée saugrenue de le faire, que j’aimerais être prévenue.
    Donc on verra bien mais j’ai tout fait pour le protéger encore un peu, et hier ça n’a pas été si facile…
    Bon courage, je ne sais pas pour toi qui vis dans Paris mais ça n’a pas été facile ce matin de prendre la voiture pour venir bosser à Paris 🙁
    des bises

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  • Lauriane
    8 janvier 2015 at 09:14

    Ici, je n’ai pas abordé le sujet, mon « grand » n’a que 4 ans, que va t »il comprendre, a cet age la ? J’attend son retour d’école, peut être vont ils aborder le sujet, si c’est le cas et qu’il m’en parle au retour, on se posera pour en discuter, sinon, ma foi, je crois qu’il aura juste droit a une overdose de câlins histoire de goûter notre chance d’être en vie !
    Bonne journée

    répondre
  • MamaFunky
    8 janvier 2015 at 09:15

    j’en ai parlé à ma 6ans, car je préférais qu’elle apprenne cette tragédie par moi plutôt que par la maitresse ou autre.
    Donc je lui ai expliqué. En pleurant. Pourquoi tu pleures maman. Parce que je suis triste.
    J’ai réussi à reprendre mes esprits et expliqué à ma fille avec des mots d’enfants ce qui venait de se passer.
    Et j’ai vu un larme perlé sur sa joue. Elle était inquiète pour son papa. Peur qu’il lui arrive quelque chose.

    Et puis je lui ai dit que demain, il y aurait surement 1minute de silence à l’école. Qu’il faudrait respecter cette minute et pensé à ses pauvres gens morts comme ça, parce qu’ils avaient fait des dessins…

    Ce matin elle avait l’air d’aller. On verra ce soir…

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  • Véro
    8 janvier 2015 at 09:26

    Sujet évoqué hier soir en expliquant avec des mots simples sans apporter un sentiment d’angoisse ou d’inquiétude. Et ce matin au petit déjeuner explication de la minute de silence en développant un peu plus.
    Quand j’ai expliqué que des journalistes ont été tué car ils dessinaient, les larmes pleins les yeux, il m’a dit qu’il ne ferait plus son livre. Je lui ai expliqué qu’il doit toujours dire ce qu’il pense. Qu’il a sa libre expression, que c’est sa liberté.
    Juste avant, après mon profil facebook du soir; une amie m’a mis un lien de maman bavarde qui a aussi fait un article.
    Je lui ai apporté cette réponse:
    Mais effectivement qu’est ce qui va être relayé à l école par les copains. Et comment l’école va expliquer les 1 minutes de silence à midi? On n’est pas dans un pays de bisounours mais quand deux policiers meurent où la vidéo est diffusée, où tu dois appeler ta belle mère pour être sur que les enfants n’étaient pas devant la télé pendant les infos… Comment tu peux être crédible en disant que les policiers sont là pour te protéger? Que nous parents nous sommes là pour les protéger? Donc oui, hier, comme l auteur, les enfants ont regardé Disney Channel jusqu’à 21h. Oui j’ai regardé les infos en bas pour qu ils ne voient rien. Pour qu’on leur explique, nous, avec les mots qu’ils peuvent encaisser. Mais aujourd’hui où ils vont être exposés à des informations que nous ne souhaitions pas diffuser ou tout du moins que nous avons contrôlé….
    Aujourd’hui mes enfants vont vieillir et je ne l’ai pas souhaité.
    Aujourd’hui je vais faillir à mon rôle de parents.

    répondre
  • Gaële
    8 janvier 2015 at 09:30

    Bonjour Isa, 

    cela fait plusieurs années que je te suis dans le rire, le sourire, l’émotion mais je ne pensais pas un jour poster ce genre de commentaire sur ton blog …
    Bref, mes ainés ont le même âge que tes enfants. La grande est en CM1 et le second est en CE1.
    Nous vivons loin de Paris. Mes enfants ont vécu leur vie d’enfants un mercredi après midi, à base de sport, jeux et devoirs. Et n’ont donc rien entendu de ce tragique évènement.
    Mais il était primordial pour moi de leur expliquer ce qui venait d’arriver. Parce qu’à l’école on allait en parler. Parce que des petits copains allaient leur dire la « vraie » vérité. Parce que c’est eux qui prendront notre suite.
    Et donc maitriser la version (au moins la première) qu’ils allaient recevoir.

    J’ai choisi de commencer par expliquer les caricatures et les dessins. Une façon de dire ce que l’on pense, en se moquant un peu. Pour faire rire …
    Puis de parler des religions et des extrémistes (ma fille a rebondi sur la 2nde guerre mondiale qu’elle a vu en classe avec un « mais ils sont aussi bêtes qu’hitler alors ? ») et de souligner encore et encore que cette petite poignée ne représente pas les autres. Avec un exemple tout bête « je connais une petite fille blonde qui ne sait pas faire du vélo, alors forcément toutes les petites filles blondes ne savent pas faire de vélo ». Réaction : « c’est débile ! » Voilà ma fille tu as tout compris …
    Et donc après ce contexte, leur dire que deux personnes ont décidé de punir ces gens qui avaient « mal » dessiné leur dieu. En arrivant dans le journal avec des armes « comme dans les films » et en tuant tout le monde.
    « Mais les policiers les ont attrapé et on va les mettre en prison ! » a réagi mon fils, prêt à attraper son épée en mousse pour poursuivre les méchants …  Pas encore mon bonhomme, mais tous les policiers les poursuivent. « Tous ? » oui tous. « bah alors ils vont forcément les attraper alors. »
    Ils sont repartis vers leurs jeux et puis après un petit moment, ma fille est revenue me voir :
    « Je suis triste Maman. C’est vraiment n’importe quoi que des gens les ai tué juste parce qu’ils n’ont pas aimé leur dessin … »
    Ce matin, je leur ai dit qu’il y aurait une minute de silence dans leur école pour se recueillir. Et je sais qu’ils sauront pourquoi et donc respecteront réellement ce moment de recueillement. Et je serais très fière de mes enfants …

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    • MissBrownie
      8 janvier 2015 at 10:07

      Je trouve ton explication à tes enfants très bonne.

      répondre
      • gaele
        8 janvier 2015 at 13:34

        Merci …
        j’attends ce soir pour démêler les fils de la cour de récrée …

        répondre
  • Isa
    8 janvier 2015 at 09:45

    Ma fille a 4 ans et j’ai préféré lui expliquer avant qu’elle n’en entende parler à l’école.
    J’ai pas été très doué mais c’est déjà tellement dur pour nous de concevoir que des gens agissent ainsi.

    Je lui ai expliqué que des méchants avaient tués des dessinateurs et d’autres personnes car ils (les méchants) n’acceptaient pas qu’on pense différemment d’eux.
    Je lui ai dit que les policiers les cherchaient et qu’ils les mettraient en prison.
    Elle a souhaité qu’il neige pour que les policiers puissent suivre leur trace dans la neige.

    Maintenant, elle ne veut plus qu’on aille à Paris car elle se trouve trop petite alors qu’elle était jusque-là fan absolue de Paris.

    Elle s’est endormi avec le livre pour apprendre à dessiner qu’on nous avions emprunté à la bibliothèque.
    J’ai eu l’impression qu’elle avait compris.

    Aujourd’hui, il est dur de se remettre à travailler mais il le faut pour montrer à nos enfants que les méchants ont perdus et que nous n’avons pas peur, que la liberté d’expression est le bien le plus précieux.

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  • Amande
    8 janvier 2015 at 09:57

    Nous vivons dans le 11eme, à quelques rues du drame… à la sortie de l’école des filles hier matin à 11h30, on a vu passer plusieurs voitures de police, sirènes hurlantes, roulant à une vitesse extrême et tous les parents se sont regardés avec inquiétude en se demandant ce qui pouvait se passer de « grave » pour justifier cela. Toute l’après-midi, dans le quartier, autour de moi, les gens ne parlaient que de cela, mais les filles sont passés à coté et je n’ai pas voulu leur en parler (pas sure de trouver les bons mots et pas réussi à trouver la bonne occasion non plus – la petite de 4 ans me semble un peu jeune et elle colle sa grande sœur en permanence). Je ne sais pas ce qui est prévu à l’école aujourd’hui… mais, dans la cour de récré, cela va forcément discuter et on va en parler ce soir avec les filles…

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  • MissBrownie
    8 janvier 2015 at 10:04

    T-Biscuit a réagi un peu comme Choupie, en disant qu’ils n’auraient pas du faire ces dessins. Je lui ai expliqué que c’était de l’humour, certes noir, mais de l’humour et que les dessins ne tuent personne (ce dont il a douté un peu puisqu’il a comparé cela à mes discours sur le harcèlement sur les réseaux qui peut mener au suicide de certains jeunes). J’ai expliqué les valeurs de la France et la liberté d’expression. J’ai beaucoup insisté sur le fait qu’on ne tue pas pour des dessins ou des idées divergentes.
    Par contre ici nous parlons de religion puisque mon mari et mes enfants sont musulmans et nous leur expliquons bien que ces personnes ont une mauvaise interprétation du Coran, que ce n’est pas cela l’Islam, que des personnes risquent de leur dire des choses moches ou méchantes sur les musulmans mais qu’il ne faut pas leur en vouloir, qu’ils ont juste peur. Bref, on dit tout sans utiliser des mots comme « méchant » mais c’est parce qu’à presque 11 ans, T-Biscuit est assez grand pour comprendre.
    Chupa, elle, a préféré ignorer. Elle ne voulait pas en entendre parler et voulait rester dans son monde enfantin.
    Chichi a tout entendu mais n’a rien dit, comme s’il ne comprenait pas. Malgré tout, cette nuit, il s’est réveillé à 3h30 et ne s’est pas rendormi (mais bon les 2 nuits précédentes avaient été pourries aussi)
    Ce matin, je leur ai expliqué que le Président avait décidé qu’aujourd’hui serait une journée de deuil national et qu’il y aurait 1 minute de silence.

    répondre
  • Charlie Hebdo : conseils pour en parler aux enfants et adolescents
    8 janvier 2015 at 10:33

    […] une sélection de blogs de parents abordant le sujet : – « Quand il faut trouver les mots » de E-Zabel : « J’ai parlé de la grande tristesse des gens. De la peur qu’il ne […]

    répondre
  • Maman rite
    8 janvier 2015 at 10:50

    Bonjour,
    pas facile ! c’est la première fois que je décide de parler d’un sujet d’actualité aussi épouvantable à ma grande fille (6 ans 1/2), nous n’avons pas la tv et à l’école en général ils parlent d’autre chose…mais là je me suis dis que non je ne pouvais pas faire l’impasse. Alors, j’ai tenté d’expliquer moi aussi, loin des oreilles de sa petite sœur. Sa première réaction a été la surprise (« mais c’est en France ? » et oui nous sommes loin de Paris …), sa deuxième réaction a été la peur pour une partie de notre famille qui habite Paris puis la peur pour nous car les terroristes sont en fuite …..je l’ai rassuré de mon mieux. Je n’ai absolument pas parlé de religion non plus. Nous avons plutôt parlé de fraternité, de la liberté ….je me demande ce qu’elle a compris. En tout cas quand son père est rentré du travail la première chose qu’elle lui a dit c’est : « papa il y a des fous qui ont tué des journalistes » ….des fous …oui, ce n’est pas faux !
    Je pense à Cabu dont les dessins ont bercé mon enfance et à Bernard Maris que j’écoutais avec tant de plaisir sur inter…grande tristesse !

    répondre
  • danslapeaudunefille
    8 janvier 2015 at 11:17

    J’en ai parlé à ma 5 ans rapidement sans entrer dans les détails. Aujourd’hui la maîtresse est absente donc pas de minute de silence pour elle.

    répondre
  • lili
    8 janvier 2015 at 12:17

    hier, quand je suis rentrée mon mari , musulman était devant les infos et les enfants jouaient dans leur chambre. hier soir, je ne savais pas comment le leur expliquer.
    Ce matin, avant de les déposer à l’école -ils sont en primaire et maternelle – j’ai pris le temps de leur expliquer ce qui s’était passé – l’importance de pouvoir dire ce que l’on pense – et aussi que il ne fallait pas séparer les gens et plutot s’unir – je preférais aborder le sujet avant l’école ou même les camarades (encore plus car l’amalgame est vite fait).
    J’attends le retour ce soir. Pas facil quoi qu’il en soit d’en parler et je comprends la réticence des parents.

    répondre
  • Leona
    8 janvier 2015 at 14:09

    Je n’en ai pas parlé à mes filles. La cadette a 4 ans et la minute de silence n’a pas été suivie dans son école maternelle – et c’est tant mieux.
    L’aînée a 7 ans, je n’ai pas l’intention d’en parler avec elle, sauf si c’est elle qui m’en parle. Elle sait qu’il y a des « gens très méchants » qui mettent des bombes, et ce depuis longtemps, elle a déjà vu dans des gares parisiennes des patrouilles composées d’un policier et d’un soldat armé, elle sait pourquoi il y a des contrôles de sécurité dans les aéroports, et c’est à ces occasions que je lui en ai parlé. Peut-être que je fais l’autruche, mais je ne vais pas lui parler de cet attentat pour l’instant, surtout « à chaud ».

    répondre
  • Audrey
    8 janvier 2015 at 14:11

    Pas facile aussi. J’en ai parlé également dans mon blog, et j’attends également le retour à la maison pour savoir comment cela s’est passé à l’école

    http://coupdouble.mabulle.com/index.php/2015/01/08/207265-comment-expliquer-nc-nos-enfants-lainexplicable

    répondre
  • Valerie
    8 janvier 2015 at 14:28

    La grande a juste 6 ans  CP
    On en a parlé hier soir sans parler des morts ni du nombre
    Pas facile d en parler quand on est assez proche du lieu , dans une commune de petite couronne où il y a énormément de médias tv, radio… Je ne veux pas non plus la paniquer et qu elle fasse des cauchemars …. ( déjà qu elle a peur des voleurs ..)
    On va voir ce soir comment aura été abordé le sujet à l école 

    répondre
  • Elanore
    8 janvier 2015 at 15:57

    Je n’en ai pas parlé à mes filles.
    D’accord, elles sont petites. L’une a 3 ans en PS, l’autre 6 ans au CP.
    Nous mettons rarement la télé en leur présence, parfois les infos pendant le repas mais elles savent qu’à certains moments, quand on leur dit, elles ne doivent « pas regarder ».
    Hier soir, nous avons mis la radio pour nous tenir au courant. Elles ont l’habitude qu’on écoute la radio et n’écoutent pas vraiment ce brouhaha (même si la petite a entendu « Charlie » et nous a demandé de lui lire son « Ou est Charlie » préféré le soir…)
    Nous n’avons allumé la télévision qu’une fois qu’elles ont été couchées…
    Ce soir, ma grande en aura peut-être parlé à l’école… Dans ce cas, j’en rediscuterai avec elle. Sinon, elle n’a pas à savoir. Cela viendra bien assez tôt.

    répondre
    • Elanore
      9 janvier 2015 at 08:30

      J’ai donc demandé hier soir à ma grande de 6 ans si elle avait fait une minute de silence. Elle m’a dit que oui, alors je lui ai demandé si elle savait pourquoi. Elle m’a dit que la maîtresse leur avait expliqué que des fous avaient tué des journalistes à Paris, parce qu’ils avaient publié des choses qui ne leur avaient pas plu. Je lui ai demandé ce qu’elle en pensait. Elle m’a dit que c’était triste, puis elle est passée à autre chose. J’ai juste rajouté que si elle avait des questions, elle ne devait pas hésiter à venir nous voir, mais je n’ai pas insisté. La bienheureuse innocence de l’enfance est toujours là, et c’est à nous, parents, de la préserver le plus longtemps possible. Sans leur mentir, mais sans en faire des tonnes non plus. S’ils ont des questions, on répond avec des mots simples, en essayant d’éviter les partis pris. Et sinon, on les laisse retourner à leur jeux.

      répondre
  • sandrine
    8 janvier 2015 at 17:55

    Je leur en ai parlé ce matin, surtout au grand, la petite n’ayant pas compris grand chose (mais au moins elle a entendu). Je ne souahitais pas qu’il l’apprenne en classe, je trouve que cela fait partie de notre rôle de parents d’expliquer comme nous le pouvons ces choses là.
    Je lui ai expliqué la fusillade dans le journal en expliquant l’importance des dessins satyriques, la raison de cet acte barbare (je ne trouve pas d’autres mots), j’ai tenté de le rassurer tout en étant très clair. J’ai répondu à ces questions, et j’ai souri quand il m’a dit qu’il fallait dire aux méchants qu’ils ne devaient pas faire des choses comme ça, que ce n’étaient pas bien.

    En le récupérant ce sir, il m’a dit qu’ils avaient fait une minute de silence. J’ai demandé si la maitresse leur avait expliqué la raison de cette minute et il m’a répondu que la maitresse les avait lassé expliqué ce qu’il s’était passé. Il avait compris tout ce que je lui avais expliqué et l’avais raconté à ses petits camarades, la maitresse n’a à priori rien ajouté. Je suis rassurée de savoir que j’ai pu trouver les mots pour qu’un petit bonhomme comprenne la situation et puisse la restituer avec ses mots à lui.

    répondre
  • Fanny
    8 janvier 2015 at 18:53

    Je vais donner mon avis d’enseignante. J’ai des CE2 donc 8 ans en moyenne, vivant dans la région parisienne alors ce matin suite à des remarques de plusieurs élèves j’ai lancé la discussion. Et t j’ai apprécié que certains aient une version à raconter avec leurs mots, ils ont expliqué simplement surement grâce au dialogue à la maison. D’autres avaient beaucoup de questions, c’était aussi mon rôle d’y répondre mais je pense qu’il serait bien que les parents reprennent mon discours, dans l’éducation on travaille toujours ensemble idéalement. Et puis il est indispensable ce dialogue pour transmettre ses valeurs parce que   j’ai été confrontée  par exemple à des « paroles de parents » rapportées surement,  juste entendues en tout cas non expliquées comme « ce sont de sales arabes » ou « les journalistes l’ont mérité de toute façon ». J’ai bien évidemment repris, réexpliqué qu’on ne pouvait tomber dans ce genre de propos, qu’il fallait éviter l’amalgame. Dur, dur de ne pas leur en vouloir de tenir ce genre de discours, de prendre le recul nécessaire face à la bêtise de certains parents…Tout ça pour dire que oui rien ne vaut le dialogue (les mots comptent peu au final) quand ils sont en âge de le comprendre.

    répondre
  • Linda
    8 janvier 2015 at 19:27

    Bonsoir,
    Étant de confession musulmane, il était nécessaire d’en parler avec ma fille de 8 ans. Je lui ai expliqué que des « fous » ( je n’arrivais pas à les qualifier autrement) ont tué des journalistes parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec leur idée. Je lui ai expliqué que maman n’était pas toujours d’accord avec ces journalistes  ou même avec des amis, des membres de notre famille sur certains points mais on ne tue pas quelqu’un parce que l’on n’est pas d’accord. La liberté de s’exprimer c’est dire ce que l’on pense, ça peut vexer parfois. On peut dire que ça nous à pas plu, ça fait aussi parti de la liberté de dire ce que l’on pense. Donc en touchant leur liberté, on nous a aussi touché… Ma fille m’a répondu que l’on avait pas le droit de tuer quelqu’un par ce qu’on pense pas pareil…. Ma fille m’a demandé comment ils ont été tué, sans rentrer dans les détails, je lui ai dit qu’ils étaient armés. Elle m’a demandé si on pouvait acheter des pistolets, ma réponse affirmative l’a choqué :  » maman, comment peut on vendre des pistolets, c’est dangereux… », ça c’est un autre débat ma chérie….

    répondre
  • gazelle26
    9 janvier 2015 at 10:21

    Mon fils a 5 ans et demi donc nous n’avons pas jugé bon d’évoquer le sujet mais ce matin , je viens d’avoir un mail de la directrice de son école qui nous disait qu’hier elle avait réuni tous les élèves de l’école pour en parler et leur lire un texte du ministre sur la liberté, égalité, fraternité etc…leur a parlé de tolérance et de toutes ces valeurs fondamentales. Notre fils nous a rien dit à ce sujet donc c’est qu’il n’avait pas spécialement besoin d’en parler.. Nous verrons bien s’il en parle de lui même. Tes enfants sont un peu plus grands donc plus a même de comprendre et tes paroles ont été justes, j’aurai dit la même chose !

    répondre
  • Catherine
    10 janvier 2015 at 09:54

    Depuis 3 jours je me sens Française; Parisienne; mais surtout « humaine ». Nous ici à Liège aussi, nous sommes Charlie. Même avec des ados ce n’est pas toujours facile de trouver les mots, surtout quand on fréquente des milieux multiculturels. Mais il faut continuer à y croire. Dans nos ados, oui, certains ont osé dire que « ils l’avaient bien cherché ». Une dizaine de personnes. Puis il y a eu les 700 autres. Je me permets de mettre le lien parce que je suis touchée, fière, furieuse, émue, qu’il n’y a plus ni dogme ni frontières quand il est question de réagir à la barbarie. Nous étions avec vous. Nous serons toujours avec vous.
    http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20150108_00583284 Quant aux enfants tout dépend de leur âge évidemment. Moi je pense aussi qu’il est important d’expliquer que ce n’est pas, justement, un combat « de religion ». C’est un combat « liberté contre obscurantisme », et nous sommes donc tous concernés. J’ai toujours du mal à trouver les mots, je n’ai encore rien posté à ce sujet. Mais parfois il faut aussi « choquer » les enfants, pas en leur montrant des images violentes! Mais en leur expliquant que devant certains événements, nous DEVONS nous indigner. Gros bisous de l’autre côté de la frontière – mais tellement, tellement proches en pensées.

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